Le courant traditionnel du dharma

L’enseignement du Bouddha Shâkyamuni se transmet depuis l’origine de maître à disciple, un processus que l’on appelle le Courant du Dharma.

La tradition de transmission s’effectue entre un maître et ses disciples les plus qualifiés. À travers le rituel et l’instruction orale, le courant du Dharma est transmis dans son intégralité au sein de la Sangha (la communauté des pratiquants). Ce processus peut être comparé au versement de l’eau d’une jarre à une autre.

Les principaux jalons de la transmission du bouddhisme Vajrayana jusqu’au Bouddhisme Shingon et au Bouddhisme Shinnyo sont les suivants :

  • Mahâvairochana (Dainichi-Nyorai) dont le nom signifie littéralement « Celui qui est comme le Soleil » est considéré par l’école Shingon comme la manifestation suprême de tous les aspects de la bouddhéité. C’est un Bouddha cosmique et primordial qui personnifie le Corps du Dharma et l’omniprésente puissance sous-jacente de l’Univers. Il est considéré comme le fondateur et premier patriarche du bouddhisme ésotérique.
  • Vajrasattva est considéré comme le deuxième patriarche du bouddhisme ésotérique. De nombreux soutras ésotériques bouddhistes sont présentés sous la forme de conversations entre Vajrasattva et Mahavairochana.
  • Nagarjuna était un philosophe de l’Inde du Sud, supposé avoir vécu au deuxième ou au troisième siècle. Figure éminente du bouddhisme Mahayana, il est considéré comme le troisième patriarche du bouddhisme Shingon.
  • Nâgabodhi, originaire de l’Inde du Sud, a étudié directement avec Nagarjuna. Bien que sa vie soit peu documentée, il est généralement admis qu’il a reçu de Nagarjuna l’intégralité des enseignements ésotériques.
  • Huiguo (Keika 746-805) était un éminent maître de l’ésotérisme vivant en Chine. Il est considéré comme le septième patriarche.
  • Kôbô Daishi (774-835), également connu sous le nom de Kukai, fut le fondateur du bouddhisme ésotérique japonais Shingon. Bien que sa famille l’ait encouragé à devenir haut fonctionnaire, Kukai choisit de se faire moine et se rendit en Chine en 804, au monastère de Qinglong, où il rencontra Keika et maîtrisa les enseignements ésotériques. Il devint ainsi le huitième patriarche du bouddhisme Shingon.
  • Maître Shobo (832-909), fondateur du monastère Daigoji, devint moine dès son adolescence. Il reçut la transmission du courant du Dharma des deux Mandalas complémentaires d’un disciple de Kukai, devenant ainsi un successeur de Kukai de deuxième génération. Il créa également le courant laïque du Dharma d’Ein Samaya.
  • Maître Shinjo (1906-1989), fondateur du courant du Dharma Shinnyo Samaya (Bouddhisme Shinnyo), ressentant l’appel de la religion, rejoint le monastère Daigoji. Après un entraînement rigoureux, il entre dans la succession du courant laïque du Dharma (Ein Samaya) en octobre 1939. Il poursuit ses entraînements sous la direction de Maître Egen Saeki, et en mars 1943, il devient successeur du courant monastique du Dharma (transmission des deux Mandalas complémentaires). Il reçoit ainsi l’intégralité de la filiation du Dharma et acquiert le rang de Grand Acharya. Après avoir maîtrisé les enseignements ésotériques, il prend conscience que ceux-ci ne peuvent pas être partagés avec le commun des fidèles. Sans renoncer à la tradition millénaire de l’école Shingon, il crée Shinnyo-en afin de les ouvrir au plus grand nombre, en s’appuyant particulièrement sur le Soutra Mahaparinirvana, issu du dernier enseignement du Bouddha.
  • Maître Shinso (1942- ), successeur de la première génération du Bouddhisme Shinnyo, est la fille des maîtres fondateurs Shinjo et Tomoji. Élevée dans la tradition bouddhiste, elle achève tous les entraînements monastiques de Shinnyo en 1971. Shinso Ito est la première femme à avoir officié dans l’édifice principal du monastère Daigoji du Bouddhisme Shingon à Kyoto.